Travaux en copropriété et autorisation : les règles à respecter
En copropriété, les travaux privatifs se distinguent par leur nature interne à l’appartement ou aux espaces appartenant exclusivement à un copropriétaire, par exemple une cave ou un garage.
A contrario, les travaux d’entretien, comme un ravalement de façade ou l’entretien d’un chauffage collectif, sont des opérations communes à l’ensemble de la copropriété.
Tous travaux d’aménagement privatifs n’affectant pas les parties communes ou l’aspect extérieur de l’immeuble peuvent être entrepris sans l’accord préalable de la copropriété.
Parmi les travaux de rénovation en copropriété qui ne nécessitent pas l’accord de la copropriété, vous retrouvez :
- Les travaux d’amélioration de l’isolation intérieure des murs, des plafonds ou des sols d’un appartement ;
- Les travaux d’embellissement avec le changement de revêtements des sols et des murs ;
- Les travaux d’accessibilité avec la mise aux normes pour personne à mobilité réduite ;
- Les travaux de rénovation d’une cuisine ou d’une salle de bain ;
- Les travaux d’installation d’une nouvelle chaudière individuelle ou les travaux de modification de radiateurs.
Toutefois, pour tous ces projets, vous veillerez à respecter le règlement de copropriété et les normes en vigueur, notamment en matière de sécurité et d’isolation acoustique.
Travaux en copropriété nécessitant une autorisation
Si les travaux privatifs envisagés peuvent affecter la structure du bâtiment ou ses éléments porteurs, une consultation préalable et une autorisation de l’assemblée générale (AG) des copropriétaires deviennent indispensables pour prévenir tout conflit ou désagrément ultérieur. Voyons quels travaux sont concernés et pourquoi.
Dans les parties communes
Certains travaux privatifs modifient l’aspect extérieur ou les parties communes d’une copropriété.
Dans ce cas, les travaux doivent être mis à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale ordinaire (AGO). Selon l’urgence du projet, une assemblée générale extraordinaire (AGE) peut être sollicitée. Un vote à la majorité absolue est réalisé pour obtenir l’accord de la copropriété avant travaux.
Les opérations les plus courantes qui affectent les parties communes sont :
- Les travaux de suppression de murs porteurs ;
- L’ouverture d’un mur donnant sur les parties communes ou l’extérieur pour l’ajout d’une fenêtre ou d’une porte ;
- La modification des réseaux de gaines et de canalisations des équipements communs (ventilation, chauffage, etc.), des coffres ou des têtes de cheminée ;
- Les travaux d’isolation phonique ou thermique contre les parties communes (couloirs, garage, etc.)
Dans les parties privatives
Des travaux effectués dans un appartement peuvent impacter l’aspect extérieur du bâtiment, c’est le cas notamment lors de :
- La création d’une porte ou d’une fenêtre ;
- La fermeture d’un balcon ou la création d’une véranda à partir d’une terrasse ;
- Le remplacement de fenêtres ou de volets par des modèles plus performants, mais différents.
En plus de l’autorisation de la copropriété, ces travaux requièrent souvent une déclaration de travaux en mairie.
Renseignez-vous au cas par cas pour réaliser votre projet en conformité avec la loi et sans risque de mise en arrêt du chantier ou de remise en état d’origine.
Les travaux interdits en copropriété
La plupart des travaux sollicités en immeuble peuvent obtenir l’accord de la copropriété sous réserve de respecter certaines exigences.
On ne peut donc pas à proprement parler de travaux interdits en copropriété.
Toutefois, des autorisations de travaux en bâtiment collectif peuvent être refusées pour les raisons suivantes :
- Non-conformité avec le règlement de copropriété ;
- Affectation des parties communes ;
- Atteinte à la structure et à la sécurité de l’immeuble ;
- Non-respect des normes et des réglementations en vigueur.
Comment faire une demande de travaux en copropriété ?
Vous avez un projet nécessitant l’accord de la copropriété ? Voici en trois étapes comment procéder pour vous conformer à la réglementation et réaliser vos travaux en toute quiétude.
Demander la mise à l’ordre du jour du projet de travaux privatifs
Dès que le projet de travaux est clairement établi et qu’il n’est plus susceptible d’être modifié, le copropriétaire doit adresser un courrier en recommandé avec avis de réception au syndic de copropriété.
Cette lettre a pour but d’informer la copropriété du projet de travaux en cours et de faire mettre le sujet à l’ordre du jour de la prochaine AG des copropriétaires.
Attention à respecter le délai d’au moins 21 jours avant la tenue de prochaine AGO pour faire la demande !
Tous les documents disponibles peuvent être annexés au courrier. Ils aideront l’ensemble des copropriétaires et le syndic à comprendre la demande afin de voter en toute connaissance de cause : plans, études, devis, descriptif des travaux, impact sur le bâti, etc.
Si les travaux urgents ou que l’AGO vient d’avoir lieu, le copropriétaire peut solliciter à ses frais une AGE : frais de convocation, honoraires du syndic, rédaction du PV de réunion, etc.
À nouveau, le délai de 21 jours s’applique, sauf si les travaux relèvent de la sécurité. Dans ce cas, l’AGE peut avoir lieu sans délai.
Passer le projet au vote pour obtenir l’accord de la copropriété
Le jour de l’assemblée générale, le projet de travaux privatifs est présenté par le syndic de l’immeuble à tous les copropriétaires.
Des questions peuvent être posées et des précisions apportées par le copropriétaire à l’origine du projet. Ce dernier peut se faire accompagner par un professionnel de la rénovation dans le cas d’un projet d’envergure.
Quand le sujet est clair pour tout le monde, le vote se fait à la majorité des voix de l’ensemble des copropriétaires (présents, absents et représentés) selon l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965.
Déposer une déclaration préalable de travaux en mairie ou une demande de permis de construire (si nécessaire)
Pour la plupart des travaux privatifs en copropriété impactant les parties communes ou les extérieurs, si le projet est approuvé, le copropriétaire peut réaliser ses travaux sans autres démarches.
Toutefois, une déclaration de travaux est parfois nécessaire lorsque le projet modifie l’aspect extérieur du bâtiment, comme un changement de fenêtres ou de volets.
La demande de permis de construire est très rare en immeuble existant, car elle concerne la construction d’extension ou encore le changement d’affectation d’un local.